«Vive le roi !» (plus précisément : «Longue vie au roi»…) est une expression populaire en arménien.

La formule de bénédiction était acceptée et largement connue depuis des temps anciens.

Elle s’est maintenue dans les contes jusqu’à notre époque.

En plus des contes, cette même bénédiction se retrouve à la fin de nombreuses inscriptions de l’Antiquité, dont une est particulièrement importante pour nous, non pas à cause de son contenu, mais en raison des lettres utilisées.

L’intérêt passionné des chercheurs pour l’étude des civilisations anciennes, à partir du XIXe siècle, s’est conjugué aux sciences naturelles et à la linguistique.

L’analyse des nombreux matériaux « émergés » des profondeurs de la terre s’est accompagnée du déchiffrement des inscriptions de l’époque.

Les premières recherches scientifiques soulevaient de nombreuses questions que les chercheurs soumettaient, en plus de leur rapport de travail, à la Commission académique.

En 1847, l’archéologue français du XIXe siècle, numismate et homme politique Félix de Saulcy (Félicien (Félix) de Saulcy, 1807-1880), membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, a présenté ses déchiffrements des inscriptions de Van.

Chercheur au musée, sénateur et l’un des fondateurs de « l’archéologie biblique », ce spécialiste ayant mené des fouilles archéologiques tente de déchiffrer minutieusement, ligne par ligne, le texte gravé à droite de la porte de Khorkhorian à Van.

Aujourd’hui, il parvient à lire sans difficulté en arménien le texte, écrit dans une variante de l’alphabet araméen, en mettant en avant l’usage de la lettre « Ե », représentant à la fois « Essence » divine et « être » à la troisième personne du singulier, ainsi que des mots tels que « Région », « Force », « Vallée », les terminaisons « գն » et « գնի ».

Le texte élogieux, aux titres glorifiant la toute-puissance, se conclut par la bénédiction mentionnée plus haut :

« Que le roi vive » ou « Qu’il ait longue vie », plus précisément « Longue vie au roi », (« Que le roi vive en santé ») (dans une version plus moderne : « Vive le roi ») (les formulations arméniennes étant dans mon propre déchiffrement).

Les caractères araméens, ainsi que les autres variantes qui en sont issues, ont été créés dans la même tradition, il est donc logique de penser qu’ils n’ont pas été inventés par des tribus nomades (comme certains le suggèrent).

Étonnamment, les « signes de Daniel » découverts lors des recherches sur les lettres pré-mésrobiennes sont en nombre égal à l’alphabet mentionné ci-dessus (rappelons que les voyelles ont été ajoutées dans la « vision » de Mesrop, et, comme il est bien connu, elles manquent également dans cet alphabet. Une autre note traitera du mystère des sept voyelles du « Yotnagréanq »).

Encore une autre raison superflue pour l’effacement de la littérature pré-mésrobienne…

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